Levage et manutention sur chantier : outils et bonnes pratiques QHSE

Sur les chantiers, les opérations de levage et de manutention sont omniprésentes. Qu’il s’agisse de déplacer des charges lourdes, d’installer des éléments préfabriqués ou de manipuler des matériaux encombrants, ces actions sont à la fois indispensables et potentiellement dangereuses.

Levage et manutention sur chantier : outils et bonnes pratiques QHSE

Une mauvaise évaluation des risques, un matériel inadapté ou une erreur humaine peuvent rapidement conduire à des accidents graves, des arrêts de travail ou des dommages matériels importants. Dans une logique QHSE (Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement), le levage et la manutention doivent faire l’objet d’une organisation rigoureuse, fondée sur l’analyse des risques, la formation et l’utilisation d’outils adaptés. Cet article explore les leviers de prévention et les bonnes pratiques à déployer sur chantier.


I. Identifier les risques liés au levage et à la manutention


A. Risques humains et physiques majeurs

Les principales situations dangereuses sont :

  • Chutes de charges (rupture de câble, mauvaise élingue, déséquilibre)
  • Écrasement ou coincement du personnel entre une charge et un obstacle
  • Renversement d’engins de levage mal stabilisés
  • Blessures musculo-squelettiques dues à une manutention manuelle inappropriée
  • Heurts avec des engins en mouvement ou du matériel suspendu

Ces accidents peuvent entraîner des blessures graves, voire mortelles.


B. Facteurs aggravants fréquents

Plusieurs éléments augmentent les risques :

  • Conditions météo difficiles (vent, pluie, boue)
  • Sol instable ou encombré
  • Matériel mal entretenu ou inadapté
  • Manque de visibilité ou de coordination entre les intervenants
  • Pression sur les délais, conduisant à des raccourcis dans la sécurité

La maîtrise du risque repose donc autant sur la préparation technique que sur l’organisation humaine.


C. Incidences réglementaires et économiques

Tout accident lié au levage peut :

  • Engager la responsabilité pénale de l’entreprise
  • Entraîner une suspension de chantier
  • Générer des coûts (réparation, remplacement, pénalités)
  • Nuire à l’image de l’entreprise auprès du maître d’ouvrage

Une gestion rigoureuse du levage est un gage de professionnalisme.


II. Organiser le levage dans une démarche QHSE structurée


A. Choisir les bons équipements de levage

Le matériel doit être :

  • Adapté à la charge, à la hauteur, à l’environnement
  • Conformément certifié et contrôlé périodiquement (CACES, vérification périodique, marquage CE)
  • Utilisé avec les accessoires appropriés : élingues, chaînes, pinces, palonniers, etc.

Les équipements fréquents incluent :

  • Grues à tour ou mobiles
  • Chariots élévateurs
  • Treuils et palans
  • Mini-grues, nacelles, portiques de levage

Un registre de maintenance doit suivre chaque appareil.


B. Encadrer les opérations par une organisation claire

Les bonnes pratiques incluent :

  • La rédaction d’un plan de levage, pour toute opération non courante ou à risque
  • La désignation d’un chef de manœuvre en charge de la coordination
  • Des points de signalisation bien définis (gestes, radios, drapeaux)
  • La délimitation des zones de travail par des barrières ou rubalises
  • L’interdiction de circulation sous charge suspendue

Chaque manœuvre doit faire l’objet d’un briefing sécurité préalable.


C. Former et impliquer les opérateurs

Le levage nécessite des compétences spécifiques :

  • CACES (Certificat d’Aptitude à la Conduite En Sécurité)
  • Formation à l’élingage
  • Connaissance des limites des équipements

Une vigilance collective est essentielle : chaque intervenant doit être capable d’alerter en cas d’anomalie.


III. Retours d’expérience et bonnes pratiques terrain


A. Exemple d’un chantier BTP ayant structuré ses opérations de levage

Suite à plusieurs incidents mineurs, une entreprise générale a :

  • Rendu obligatoire le plan de levage pour toute grue mobile
  • Créé un registre centralisé des élingues et accessoires
  • Organisé une formation express de 30 minutes pour tous les compagnons sur les gestes d’élingage

Résultat : aucune remontée d’incident en 9 mois et un gain de fluidité dans les manœuvres.


B. Témoignage d’un chef de chantier

« Avant, chacun faisait comme il pouvait avec ce qu’il trouvait. Maintenant, on prépare chaque levage en réunion le matin. Ça va plus vite et c’est beaucoup plus sûr. »

La structuration du levage réduit les pertes de temps et les risques.


C. Intégrer le levage dans les audits QHSE

Le levage doit faire partie :

  • Des audits sécurité réguliers
  • Des revues de chantier avec le maître d’ouvrage
  • Des retours d’expérience en cas d’anomalie ou de quasi-accident

Les photos terrain, checklists et grilles d’évaluation aident à suivre l’évolution des pratiques.


Conclusion

Le levage et la manutention sur chantier sont des activités à fort potentiel de danger, mais aussi à fort levier d’amélioration. En intégrant ces opérations dans une démarche QHSE structurée, il devient possible de sécuriser les équipes, fluidifier les opérations et renforcer la conformité réglementaire. La prévention repose avant tout sur la préparation, la communication et l’anticipation. C’est dans la répétition quotidienne de ces bonnes pratiques que naît la véritable culture sécurité.

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