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19/07/2025Comment devenir Sauveteur Secouriste du Travail ? Déroulé, objectifs et certification
Le Sauveteur Secouriste du Travail (SST) est une figure centrale de la prévention en entreprise. Il incarne à la fois la capacité à réagir face à une situation d’urgence et le relais terrain des bonnes pratiques de sécurité. De plus en plus d’entreprises choisissent de former leurs salariés à cette compétence, qui conjugue geste qui sauve et engagement QHSE. Mais comment devient-on SST ?

Quelles sont les étapes de la formation, ses objectifs pédagogiques, les critères de réussite et les obligations de maintien des compétences ?
Cet article détaille pas à pas le parcours pour devenir SST, que l’on soit salarié, responsable sécurité ou employeur souhaitant mettre en place la démarche.
I. Comprendre le rôle du SST
A. Une double mission : secours et prévention
Le SST a pour rôle :
- De porter secours à toute personne victime d’un accident ou d’un malaise sur le lieu de travail, en attendant l’arrivée des secours,
- D’agir en prévention, en identifiant les risques professionnels, en les signalant, et en contribuant à la démarche sécurité de l’entreprise.
Ainsi, il ne s’agit pas uniquement de connaître les gestes d’urgence, mais aussi d’être un acteur du dispositif QHSE à part entière.
B. Un relais essentiel de la culture sécurité
Le SST est un salarié formé, volontaire ou désigné, qui peut :
- Participer aux actions de sensibilisation internes,
- Remonter les dysfonctionnements et situations dangereuses,
- Être intégré dans l’analyse d’accidents ou dans les mises à jour du DUERP.
II. Les prérequis pour devenir SST
A. Qui peut devenir SST ?
Tout salarié peut suivre une formation SST, quel que soit :
- Son niveau de diplôme,
- Son poste ou sa fonction,
- Son secteur d’activité.
Aucune compétence préalable en secourisme n’est exigée.
Cependant, il est recommandé que les personnes :
- Aient un bon équilibre émotionnel,
- Soient disponibles pour suivre le cycle complet de formation et les recyclages,
- Travaillent sur site ou sur terrain (bureaux, ateliers, chantiers, etc.).
B. Décision de l’employeur ou démarche volontaire ?
La démarche SST peut venir :
- D’une volonté personnelle du salarié,
- D’une initiative de l’employeur dans le cadre de la politique QHSE ou en réponse à une obligation légale (ex : ateliers dangereux, chantiers de plus de 20 personnes…).
Dans tous les cas, c’est l’entreprise qui inscrit et finance la formation (compte de formation mutualisé, OPCO, ou plan de développement des compétences).
III. Déroulement de la formation initiale SST
A. Durée et modalités
La formation initiale SST dure 14 heures, généralement réparties sur 2 journées consécutives ou fractionnées.
Elle est animée par un formateur certifié par un organisme habilité INRS, selon le référentiel national.
Elle alterne :
- Apports théoriques,
- Mises en situation pratiques,
- Simulations d’accidents et de malaises,
- Réflexions sur les risques professionnels.
B. Contenu pédagogique
La formation aborde deux grands axes :
1. Secourir
- Examiner une victime,
- Faire alerter ou alerter,
- Réaliser les gestes de secours adaptés :
- position latérale de sécurité (PLS),
- arrêt d’une hémorragie,
- massage cardiaque,
- utilisation du défibrillateur (DAE),
- libération des voies aériennes, etc.
2. Prévenir
- Identifier les dangers dans son environnement de travail,
- Analyser les situations à risque,
- Proposer des actions de prévention simples,
- Participer activement à la démarche sécurité de l’entreprise.
C. Évaluation et validation
À l’issue de la formation :
- Une évaluation certificative est réalisée par le formateur, basée sur des mises en situation simulées.
- Si le salarié valide les compétences attendues, il reçoit une carte SST officielle, valable 24 mois.
La réussite repose sur l’acquisition de compétences, pas uniquement sur la présence.
IV. Recyclage et maintien des compétences
A. Pourquoi recycler tous les 2 ans ?
Les gestes de secours sont techniques et doivent être maîtrisés avec précision. Or, sans pratique régulière, le niveau de réactivité et d’efficacité diminue.
Le recyclage, appelé MAC SST (Maintien et Actualisation des Compétences), permet de :
- Revoir les gestes d’urgence,
- Mettre à jour les connaissances réglementaires,
- Réactiver les réflexes de prévention.
B. Durée et contenu du MAC SST
Le recyclage dure 7 heures, généralement réalisé sur une journée.
Il suit les mêmes principes pédagogiques : alternance de théorie et pratique, avec mises en situation.
À la fin du recyclage, la carte SST est renouvelée pour 24 mois supplémentaires.
V. Choisir le bon organisme de formation
A. Habilitation par l’INRS
Tous les organismes de formation SST doivent être habilités par l’INRS, ou rattachés à un organisme agréé.
Cette habilitation garantit :
- Le respect du référentiel pédagogique,
- La compétence des formateurs,
- L’édition de cartes SST officielles.
Une liste des organismes habilités est disponible sur le site de l’INRS.
B. Formation en intra ou inter-entreprises
- En intra-entreprise : le formateur intervient directement dans les locaux de l’entreprise, pour un groupe de salariés d’un même site.
- En inter-entreprises : les stagiaires proviennent de différentes structures et suivent la session dans les locaux de l’organisme.
Le choix dépend du nombre de salariés à former et de la stratégie RH.
VI. Intégrer les SST dans la stratégie QHSE
A. Identifier les bons profils à former
Former « au hasard » n’est pas efficace. Il faut cibler :
- Les postes isolés ou en horaires décalés,
- Les zones à risques (ateliers, entrepôts, chantiers…),
- Les équipes intervenant sur le terrain (maintenance, production, logistique),
- Les membres du CSE ou de la cellule sécurité.
B. Valoriser les SST dans l’organisation
Un SST bien formé et reconnu peut :
- Participer aux audits internes,
- Être référent de proximité en prévention,
- Animer des causeries sécurité,
- Être sollicité lors de l’analyse d’un accident.
C. Créer un maillage efficace
L’objectif est de disposer :
- D’un nombre suffisant de SST pour couvrir tous les horaires et tous les lieux,
- D’une répartition homogène dans les équipes,
- D’une intégration des SST dans le plan de prévention global de l’entreprise.
Conclusion
Devenir Sauveteur Secouriste du Travail, c’est bien plus qu’apprendre à faire un massage cardiaque.
C’est s’engager pour la sécurité des autres, s’impliquer dans la culture prévention de l’entreprise, et acquérir une compétence utile dans la vie professionnelle comme personnelle.
À l’heure où les exigences en matière de QHSE se renforcent, où les attentes des collaborateurs évoluent, le SST s’impose comme une évidence stratégique, humaine et réglementaire.
Et si vous formiez votre prochain SST cette semaine ?
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