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14/04/2025

Impact environnemental des chantiers temporaires : prévenir, mesurer, corriger

Les chantiers temporaires – qu’ils soient liés à la construction, la rénovation, les travaux publics ou encore les installations événementielles – peuvent avoir un impact environnemental conséquent s’ils ne sont pas maîtrisés. Contrairement aux sites industriels fixes, leur caractère éphémère rend souvent difficile l’instauration de politiques environnementales pérennes, pourtant nécessaires pour limiter les effets négatifs sur les milieux naturels, la qualité de l’air, les sols, les eaux ou encore la biodiversité.

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Face aux enjeux actuels de transition écologique et de développement durable, il devient impératif d’encadrer rigoureusement ces projets, même temporaires, afin de prévenir les impacts, de les mesurer efficacement, puis de mettre en place des mesures correctives adaptées. Ce triptyque – prévenir, mesurer, corriger – s'impose aujourd'hui comme une démarche QHSE incontournable pour tout acteur du secteur BTP ou de l’aménagement urbain.


I. Identifier et prévenir les impacts environnementaux potentiels (suite)


A. Une variété de risques liés à l’environnement (suite)


Les chantiers temporaires présentent de nombreux risques environnementaux, dont les plus fréquents sont :

  • La pollution des sols et des eaux : par les hydrocarbures, les produits chimiques, les eaux usées de lavage, etc.
  • Les nuisances sonores et vibratoires : engins de chantier, démolition, martèlement...
  • La pollution de l’air : émissions de poussières, particules fines, fumées issues des moteurs thermiques.
  • La génération de déchets non triés : gravats, matériaux de démolition, emballages de fournitures...
  • La perturbation de la faune et de la flore : destruction d’habitats, dérangement d’espèces, altération des sols.

Ces effets sont souvent accentués par le fait que les chantiers sont mobiles, parfois installés dans des zones naturelles sensibles ou au cœur de zones urbaines densément peuplées.


B. Anticiper les impacts dès la phase de conception


La meilleure manière de limiter l’impact environnemental d’un chantier est d’agir en amont, dès la phase de planification. Cela passe par :

  • Un diagnostic environnemental préalable : étude des milieux naturels, inventaire des zones sensibles, analyse des risques.
  • Le choix de méthodes de construction plus propres : techniques à faible nuisance, matériaux recyclables ou biosourcés, engins moins polluants.
  • La réduction des flux logistiques : mutualisation des livraisons, recours à des fournisseurs locaux, limitation des déplacements à vide.

Intégrer ces paramètres dans les appels d’offres ou dans le cahier des charges environnemental permet de créer un cadre clair pour les entreprises intervenantes.


II. Mesurer et suivre les impacts pendant le chantier


A. Mettre en place des indicateurs de suivi environnemental


Le suivi des impacts en temps réel permet de corriger rapidement les dérives et de piloter le chantier avec une logique d’amélioration continue. Cela nécessite la définition d’indicateurs pertinents, tels que :

  • Volume d’eau consommé.
  • Taux de déchets valorisés vs déchets enfouis.
  • Niveau sonore en dB dans la zone de chantier et aux abords.
  • Qualité de l’air (concentration en poussières PM10/PM2,5).
  • Nombre d’incidents environnementaux (fuite, déversement, etc.).

Ces données doivent être collectées régulièrement, analysées et partagées lors de réunions QHSE de chantier pour ajuster les pratiques.


B. Surveiller les pratiques des intervenants


Le respect des procédures environnementales dépend aussi du comportement des équipes terrain. Il est donc nécessaire :

  • D'organiser des briefings environnement réguliers.
  • De contrôler le bon usage des EPI environnementaux (bâches de confinement, bacs de rétention…).
  • D’exiger une traçabilité des déchets et leur acheminement vers les filières de traitement adéquates.
  • D’utiliser des check-lists de conformité environnementale lors des visites de sécurité.

La supervision par un référent environnement, en lien avec les coordinateurs SPS ou les responsables HSE, garantit un meilleur suivi.


III. Corriger les impacts et s’inscrire dans une logique d’amélioration


A. Réagir rapidement en cas d’incident


Lorsqu’un incident environnemental se produit (déversement accidentel, fuite de fluide, débordement de bassin...), il est impératif d’agir sans délai :

  • Contenir la pollution (absorbants, barrages, confinement).
  • Alerter les secours ou services compétents si nécessaire.
  • Évacuer les déchets pollués vers les filières agréées.
  • Documenter l’événement et mettre à jour l’analyse des risques.

Un plan de gestion des situations d’urgence environnementales doit être établi dès le début du chantier et testé à travers des exercices réguliers.


B. Capitaliser grâce aux retours d’expérience


Chaque fin de chantier est l’occasion de tirer des enseignements pour les projets futurs. Il est utile de :

  • Organiser un bilan environnemental de fin de chantier.
  • Répertorier les points d'amélioration, les solutions efficaces, les dysfonctionnements observés.
  • Mettre à jour les procédures internes et les outils d’aide à la décision.

Cette démarche permet de progresser vers une standardisation des bonnes pratiques environnementales même pour des opérations de courte durée.


C. Valoriser les efforts environnementaux


Les entreprises engagées peuvent aussi communiquer positivement sur leurs démarches écoresponsables. Par exemple :

  • Affichage sur site des actions environnementales menées.
  • Remise d’un rapport environnemental au maître d’ouvrage.
  • Intégration de la démarche dans les labels ou certifications (ISO 14001, BREEAM, HQE...).

Ces actions permettent de renforcer la notoriété environnementale de l’entreprise et sa compétitivité dans les appels d’offre.


Conclusion


Les chantiers temporaires, bien qu’éphémères, peuvent avoir des effets durables sur l’environnement s’ils ne sont pas maîtrisés. En intégrant une démarche structurée articulée autour de la prévention, de la mesure et de la correction, les entreprises peuvent non seulement limiter leur impact écologique mais aussi renforcer leur professionnalisme et leur engagement en matière de QHSE.

Le développement d’une culture environnementale forte, même pour les projets de courte durée, est un levier puissant pour une transition durable du secteur du BTP. C’est en responsabilisant tous les acteurs, du maître d’ouvrage aux opérateurs de terrain, que l’on construira des chantiers plus propres, plus sûrs, et plus respectueux des milieux naturels.


Et vous, quelles bonnes pratiques avez-vous déjà mises en place pour limiter l’impact environnemental de vos chantiers temporaires ?


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