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28/08/2025Les compétences comportementales du SST : bien plus que des gestes techniques
Dans le domaine de la prévention des risques professionnels, le Sauveteur Secouriste du Travail (SST) occupe une place cruciale. Si l’on pense souvent à ses gestes techniques lors d’une intervention d’urgence, il est essentiel de comprendre que ses compétences ne se limitent pas à la maîtrise de techniques de premiers secours. En effet, les compétences comportementales jouent un rôle tout aussi déterminant dans l’efficacité de ses interventions et la prévention globale des risques au sein des entreprises. Leur développement, leur reconnaissance et leur intégration dans la formation représentent aujourd’hui un enjeu majeur pour les formateurs, les responsables QHSE, et l’ensemble des acteurs impliqués dans la sécurité au travail.

Ce rapport approfondi vise à détailler la nature de ces compétences comportementales du SST, à analyser leur importance concrète en situation d’urgence, et à proposer une vision pédagogique pour leur développement, dans une optique éducative et professionnelle.
I. La diversité et l’importance des compétences comportementales du SST
A. La communication : pilier de la gestion de crise
La communication constitue la première compétence comportementale essentielle du SST. Lors d’une opération de secours, le sauveteur doit faire preuve d’assertivité, d’écoute active et de clarté dans ses échanges. Il doit instaurer un climat de confiance pour recueillir des informations précises sur la situation et pour rassurer la victime, l’entourage ou le témoin. La gestion efficace des échanges verbaux permet d’assurer une coordination optimale avec les autres intervenants, notamment les équipes médicales et les secours externes.
Il ne s’agit pas uniquement de transmettre des instructions, mais également d’adopter une posture empathique qui favorise la collaboration tout en maintenant un calme intérieur. La maîtrise de la communication enrichie par une auto-gestion du stress est une compétence comportementale centrale, affectant directement le succès ou l’échec de l’intervention.
B. La maîtrise de soi : un facteur clé en situation opérationnelle
Le SST doit faire face à des situations souvent explosive émotionnellement ou physiquement. La maîtrise de soi, en particulier la gestion du stress, est une compétence comportementale déterminante pour prendre des décisions rationnelles et appropriées en situation d’urgence. Elle implique la capacité à garder son sang-froid, à contrôler ses réactions impulsives et à maintenir une posture professionnelle malgré la pression.
Ce trait de caractère favorise une prise en charge efficace et sécurisée de la victime, en évitant par exemple de commettre des erreurs dues à l’émotion ou à la panique. Par ailleurs, cette maîtrise de soi permet aussi de gérer l’attente ou le stress du témoin ou de l’entourage, évitant ainsi une dégradation de la situation.
C. L’adaptabilité et la flexibilité face à l’incertitude
Chaque intervention est unique, et l’environnement peut changer rapidement. La capacité d’adaptation constitue une compétence comportementale essentielle du SST. Elle se traduit par la souplesse dans le scénario d’action, la capacité à ajuster ses gestes ou ses instructions en fonction de l’évolution de la situation, ou encore le discernement pour prioriser des actions en fonction des besoins réels.
L’adaptabilité suppose également la capacité à apprendre et à faire preuve d’humilité, notamment face à des problématiques imprévues ou lorsque confronté à des secours complexes. C’est un facteur qui favorise la résilience et la performance dans la gestion de crise.
II. La formation du SST : un vecteur de développement des compétences comportementales
A. L’approche pédagogique intégrative
La formation initiale et continue du SST doit évoluer pour inclure non seulement l’apprentissage technique mais aussi la mise en pratique d’attitudes comportementales. Une approche pédagogique intégrative, combinant des mises en situation, des jeux de rôle, et des débriefings, permet de développer et d’affiner ces compétences.
Le formateur doit ainsi créer des scénarios où la communication, la gestion du stress, ou l’adaptabilité sont mises en exergue, afin de favoriser l’acquisition pratique et réflexive. La connaissance théorique doit être complétée par des expériences concrètes, permettant au futur SST d’intégrer ces compétences comme partie intégrante de leur comportement professionnel.
B. L’évaluation des compétences comportementales
Au-delà des vérifications techniques, une évaluation formative des aptitudes comportementales est essentielle. Elle peut s’appuyer sur des grilles d’observation, des feedbacks structurés ou des plateaux techniques évaluant la capacité à interagir dans des situations simulées. Cette évaluation doit encourager l’auto-réflexion et la motivation au perfectionnement.
Il est également pertinent d’intégrer dans la certification des éléments portant sur la gestion émotionnelle, la communication ou la prise de décision sous pression, pour valoriser ces compétences et leur importance stratégique.
C. Le rôle des formateurs : accompagnateurs du développement personnel
Les formateurs ont un rôle crucial dans la sensibilisation à l’importance des compétences comportementales et dans l’accompagnement des SST. Leur pédagogie doit favoriser l’expression des émotions, la confiance en soi, et la prise de conscience des attitudes professionnelles. La posture du formateur, son sens de l’écoute, et sa capacité à créer un environnement d’apprentissage serein sont autant d’éléments qui favorisent la maturation de ces compétences.
Il leur appartient également de proposer des outils et outils pour l’auto-gestion, comme la respiration contrôlée ou la visualisation, permettant ainsi au SST de renforcer sa maîtrise de soi et sa résilience.
III. L’intégration durable des compétences comportementales dans la culture SST
A. La prévention par la sensibilisation et la formation continue
L’effort de formation ne doit pas se limiter à la session initiale. La sensibilisation régulière à l’importance des compétences comportementales, par le biais de réunions d’équipe, d’ateliers de partage d’expériences, ou de campagnes d’information, participe à leur consolidation. La formation continue permet également de maintenir un haut niveau de réactivité émotionnelle et de compétitivité comportementale.
B. La valorisation des bonnes pratiques et la reconnaissance
Pour encourager le développement des compétences comportementales, il est essentiel de valoriser et de reconnaître les interventions exemplaires, notamment par des feedback constructifs ou des programmes de reconnaissance. Cela contribue à instaurer une culture de sécurité où l’humain et ses attitudes sont placés au cœur de la performance.
C. La création d’un environnement propice au développement personnel
Les entreprises doivent favoriser un environnement de travail qui encourage la confiance, la gestion du stress, et la communication ouverte. La mise en place de dispositifs de soutien psychologique, de débriefings après intervention ou d’entretiens individuels contribue à renforcer la résilience et la qualité de l’intervention de chaque SST.
Conclusion
Les compétences comportementales du SST représentent une dimension essentielle de l’efficacité en situation d’urgence, dépassant largement le simple apprentissage de gestes techniques. La communication, la maîtrise de soi, l’adaptabilité, la gestion du stress, et la capacité à interagir de manière constructive sont autant d’atouts qui conditionnent le succès d’une intervention et la sécurité de tous.
Pour les formateurs et responsables de la sécurité, la question demeure : comment faire évoluer nos pratiques pédagogiques pour que ces compétences comportementales deviennent une véritable seconde nature chez les SST, et ainsi renforcer la culture de prévention au sein de nos organisations ?
Les solutions résident sans doute dans une pédagogie innovante, un accompagnement personnalisé et une culture d’entreprise favorisant le développement continu des compétences humaines indispensables dans le domaine du QHSE.
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