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25/03/2025Les stratégies pour encourager les employés à signaler les dangers potentiels.
Dans toute organisation, la sécurité repose en grande partie sur la capacité à détecter rapidement les situations à risque. Pourtant, de nombreuses entreprises peinent à inciter leurs employés à signaler les dangers potentiels. Manque de confiance, peur des représailles, absence de canal de communication clair… Les freins sont nombreux.

Pourtant, favoriser le signalement des risques est une démarche essentielle pour anticiper les accidents, améliorer le climat de travail et instaurer une véritable culture de prévention. Dans cet article, nous allons détailler pourquoi cette dynamique est cruciale et comment mettre en place des stratégies efficaces pour l’encourager.
I. Pourquoi le signalement des risques est vital pour la sécurité
A. Une détection précoce qui sauve des vies
Lorsqu’un danger est identifié avant qu’un incident ne survienne, cela permet de prévenir les blessures, les maladies professionnelles ou les dégâts matériels. L’employé qui remarque un câble électrique dénudé, un échafaudage instable ou un produit mal stocké joue un rôle de premier plan dans la prévention.
B. Une démarche proactive pour l’entreprise
En incitant les remontées terrain, l’organisation adopte une approche proactive de la sécurité. Elle agit avant que le problème ne se concrétise. Cette anticipation limite les coûts liés aux accidents (arrêts de travail, réparation, indemnisations) et évite des sanctions administratives.
C. Une responsabilisation collective
En intégrant les salariés dans le dispositif de prévention, on valorise leur expertise, on renforce leur engagement et on diffuse une culture de sécurité partagée.
II. Les obstacles au signalement des risques
Avant de mettre en place des leviers efficaces, il faut comprendre pourquoi les employés ne signalent pas toujours les dangers.
A. La peur des représailles
Certains craignent d’être sanctionnés, critiqués, ou considérés comme des « dénonciateurs ». Ce climat de peur peut être accentué dans les structures hiérarchisées où la parole des collaborateurs est peu valorisée.
B. Le sentiment d’inutilité
Lorsqu’un signalement passé n’a pas donné lieu à une action visible, les employés peuvent penser que cela ne sert à rien de remonter une information.
C. Le manque de clarté des procédures
Si les canaux de communication ne sont pas clairement définis, les employés peuvent ne pas savoir à qui ou comment faire remonter l’information.
D. L’absence de formation
Signaler un danger ne va pas toujours de soi. Il faut savoir identifier un risque, savoir l’exprimer correctement, et comprendre pourquoi c’est important.
III. Créer un climat favorable à la remontée des risques
A. Promouvoir une culture de la transparence
Il est essentiel de créer un environnement où chacun se sent libre d’exprimer ses observations sans crainte. Cette culture commence par l’exemplarité des managers et la communication d’un message clair : « toute alerte est utile et bienvenue ».
B. Valoriser les signalements
Remercier publiquement ou individuellement un salarié qui a remonté une anomalie contribue à valoriser ce comportement. Cela montre que l’entreprise écoute et agit.
C. Anonymiser les remontées (si besoin)
Dans certains contextes, proposer une option de signalement anonyme peut débloquer les situations et libérer la parole, notamment dans les structures très hiérarchisées.
IV. Mettre en place des outils efficaces
A. Des canaux clairs et accessibles
Il peut s’agir d’une boîte mail dédiée, d’une application mobile, d’une ligne téléphonique interne ou même d’une plateforme digitale de signalement. L’important est que l’accès soit simple, rapide et sécurisé.
B. Des outils adaptés au terrain
Des QR codes apposés sur des machines, des fiches papier accessibles dans les ateliers ou des tablettes à disposition peuvent simplifier la vie des opérateurs et favoriser le réflexe de signalement.
C. Des procédures documentées
Il est crucial de formaliser les étapes à suivre après un signalement : qui le traite, dans quels délais, comment les actions correctives sont décidées et mises en œuvre.
V. Former et sensibiliser régulièrement
A. Sensibiliser sur l’importance du signalement
Lors des formations sécurité, il est utile de montrer comment un danger signalé a permis d’éviter un accident. Des cas concrets renforcent la compréhension et l’adhésion.
B. Former à l’identification des risques
Tous les employés ne sont pas formés à reconnaître un danger potentiel. Une formation sur les risques spécifiques à leur poste peut leur donner les clés pour observer et réagir efficacement.
C. Rappeler les consignes dans les communications internes
Affichages, newsletters, réunions d’équipe : tous les supports de communication sont utiles pour rappeler régulièrement que la sécurité est l’affaire de tous.
VI. Suivre les indicateurs et faire évoluer la démarche
A. Mesurer le taux de signalement
Un nombre élevé de signalements ne doit pas être perçu comme un signe négatif, au contraire. Cela signifie que les collaborateurs sont vigilants et investis dans la démarche.
B. Analyser les données pour identifier les tendances
Les remontées doivent être analysées pour détecter les zones à risques, les récurrences ou les situations mal maîtrisées.
C. Ajuster les outils en fonction des retours
Un bon système est un système évolutif. Si un canal est peu utilisé, il faut en comprendre la raison. Si une nouvelle technologie est plus adaptée (chatbot, application mobile), il faut envisager sa mise en place.
Conclusion
Encourager les salariés à signaler les dangers potentiels n’est pas une simple action ponctuelle. C’est une stratégie globale qui touche à la culture d’entreprise, à la communication, aux outils et à la formation. En créant un environnement de confiance, en valorisant les initiatives et en apportant des réponses concrètes aux signalements, l’entreprise se dote d’un levier puissant pour prévenir les accidents, protéger ses collaborateurs et bâtir une culture de sécurité pérenne.
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