Selon l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI), certains locaux professionnels présentent des concentrations de polluants parfois supérieures à celles de l’air extérieur, avec des effets notables sur la santé des collaborateurs. La prise en compte de cette problématique est donc cruciale dans toute démarche QHSE, à la fois pour respecter les obligations réglementaires, réduire les risques sanitaires et améliorer la qualité de vie au travail.

I. Identifier les sources de pollution de l’air intérieur en entreprise

A. Les polluants physiques, chimiques et biologiques

La pollution de l’air intérieur peut provenir de plusieurs types de polluants :

• Polluants physiques : poussières, particules fines (PM2,5 / PM10), fibres (comme l’amiante encore présent dans certains bâtiments anciens).
• Polluants chimiques : composés organiques volatils (COV), formaldéhyde, benzène, monoxyde de carbone, ozone, solvants, colles, peintures, encres.
• Polluants biologiques : moisissures, bactéries, pollens, acariens, virus.

Ces polluants sont souvent issus de sources multiples et variées, internes ou externes au bâtiment.

B. Les principales sources dans les environnements professionnels

Les principales sources de pollution dans les entreprises incluent :

• Les matériaux de construction (isolants, revêtements muraux ou de sol, peintures).
• Le mobilier de bureau (colles, vernis, panneaux agglomérés).
• Les activités humaines (impression, nettoyage, manipulation de produits chimiques).
• La ventilation défaillante ou inexistante, qui favorise l’accumulation des polluants.
• L’utilisation de produits d’entretien contenant des substances irritantes ou toxiques.

Un manque d’aération ou un système CVC mal entretenu peut aggraver cette situation en favorisant l’accumulation des substances nocives.

II. Les effets de la pollution de l’air intérieur sur la santé et la performance

A. Impacts sur la santé des salariés

L’exposition chronique à des polluants de l’air intérieur peut entraîner des troubles plus ou moins graves :

• Irritations des yeux, du nez et de la gorge
• Allergies et asthme
• Fatigue chronique, maux de tête, vertiges
• Baisse des capacités cognitives
• Pathologies respiratoires graves à long terme (bronchites chroniques, cancers pulmonaires)

Certaines substances comme le formaldéhyde ou le benzène sont classées CMR (cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques), ce qui implique une vigilance accrue.

B. Conséquences organisationnelles et économiques

Une mauvaise qualité de l’air intérieur peut avoir des répercussions directes sur le bon fonctionnement de l’entreprise :

• Augmentation de l’absentéisme
• Baisse de productivité
• Dégradation du climat de travail
• Turnover plus élevé
• Coût indirect lié aux troubles musculo-squelettiques, stress, etc.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que les environnements de travail malsains sont responsables de près de 20 % des pathologies liées à la qualité de l’air.

III. Les solutions pour prévenir et corriger la pollution de l’air intérieur

A. Évaluer la qualité de l’air intérieur

La première étape pour agir efficacement consiste à diagnostiquer la qualité de l’air existant. Cela implique :

• La réalisation de mesures de polluants via des capteurs spécifiques ou des analyses par des laboratoires agréés.
• L’audit des systèmes de ventilation.
• L’analyse des produits et matériaux utilisés dans les espaces de travail.

Des outils comme la plateforme SEIRICH peuvent aider à identifier les substances dangereuses dans l’environnement de travail.

B. Mettre en place des actions correctives efficaces

En fonction des résultats, différentes actions peuvent être engagées :



Ventilation et aération :

• Installer ou entretenir un système de ventilation mécanique contrôlée (VMC).
• Favoriser l’aération naturelle par l’ouverture régulière des fenêtres.

Choix des matériaux et produits :

• Utiliser des produits labellisés « air intérieur » ou à faible émission de COV.
• Bannir les matériaux contenant du formaldéhyde ou des solvants toxiques.

Entretien régulier :

• Nettoyage des conduits de ventilation.
• Remplacement des filtres.
• Maintenance préventive des systèmes CVC.

Formation et sensibilisation :

• Informer les salariés sur les bonnes pratiques (ne pas bloquer les bouches d’aération, ne pas utiliser de sprays parfumés).
• Former les équipes de nettoyage à l’usage raisonné des produits d’entretien.

C. Mettre en place une démarche QHSE intégrée

Enfin, la gestion de la qualité de l’air intérieur doit s’inscrire dans une politique QHSE globale, intégrant :

• Un suivi régulier de la qualité de l’air.
• Une évaluation des risques chimiques dans le DUERP.
• Des objectifs d’amélioration continue (par exemple : baisse des COV de 30 % en un an).
• Des indicateurs de suivi et de performance environnementale.

Conclusion

La pollution de l’air intérieur en entreprise constitue un risque invisible mais bien réel. Elle affecte à la fois la santé des salariés, la performance collective et la durabilité des organisations. En identifiant les sources de pollution, en évaluant la qualité de l’air et en adoptant des solutions techniques, organisationnelles et humaines, les entreprises peuvent fortement améliorer leurs environnements de travail.

La prévention passe par une vigilance constante, une formation adaptée et une culture QHSE forte, plaçant la santé et le bien-être des salariés au cœur des priorités.

Et vous, quelles actions avez-vous mises en place pour garantir une meilleure qualité de l’air dans vos espaces de travail ?

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