Créer une culture sécurité grâce à la communication interne

Dans toute organisation, la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles repose avant tout sur une culture de sécurité solide. Or, cette culture ne peut exister sans un socle commun : une communication interne efficace, structurée et permanente. Si les procédures, les formations et les audits sont essentiels, ils restent inefficaces sans un véritable dialogue, une diffusion claire des informations et une appropriation par tous les acteurs. Une communication mal conçue ou négligée peut, au contraire, nuire à la perception du risque, engendrer des incompréhensions et freiner l’adoption des bons comportements.

Créer une culture sécurité grâce à la communication interne

Alors, comment faire de la communication interne un véritable levier stratégique pour la sécurité ? Explorons ensemble les principes, méthodes et bonnes pratiques pour y parvenir.


I. Pourquoi la communication interne est un pilier de la culture sécurité


A. Créer un langage commun autour de la sécurité

Une bonne communication permet à tous les collaborateurs de parler le même langage : comprendre les risques, les consignes, les indicateurs et les objectifs sécurité. Elle contribue ainsi à aligner les comportements, à ancrer les messages clés dans la routine professionnelle et à limiter les écarts liés à l’interprétation ou à l’oubli.


B. Renforcer l’implication et la responsabilisation des équipes

La sécurité n’est pas l’affaire d’un service unique. Elle engage chaque salarié. Or, pour qu’un employé se sente concerné, il doit comprendre, s’approprier et partager les messages sécurité. La communication bien pensée ne se contente pas d’informer : elle implique activement les collaborateurs et favorise leur engagement.


C. Combattre les fausses croyances et les comportements à risque

Un message sécurité mal transmis ou mal compris peut renforcer des comportements à risque ("on a toujours fait comme ça", "ça ne m’arrivera pas"). Une communication continue, contextualisée et participative permet de déconstruire ces croyances en s’appuyant sur des faits, des exemples concrets et des retours d’expérience.


II. Les méthodes de communication sécurité à privilégier


A. Des outils variés et adaptés aux cibles

Chaque population d’entreprise (terrain, bureau, direction…) a ses habitudes et ses contraintes. Il est donc important de multiplier les canaux :

  • Affichage : consignes, pictogrammes, infographies, indicateurs sécurité.
  • Emails internes : messages courts, percutants, illustrés.
  • Réunions sécurité : briefings d’équipe, causeries sécurité hebdomadaires.
  • Intranet ou application mobile : centralisation de la documentation sécurité.
  • Supports ludiques : quiz, vidéos, serious games pour renforcer la mémorisation.


B. Mettre en avant les bons comportements

La communication ne doit pas uniquement rappeler les règles ou sanctionner les écarts. Il est fondamental de valoriser les bonnes pratiques, les remontées d’anomalies, les idées d’amélioration proposées par les salariés. Cela permet de donner du sens et d’encourager la reproduction des bons gestes.


C. Développer des rituels de communication

Une culture se construit dans la durée. Pour cela, il faut des rituels, tels que :

  • Le "mot sécurité" en début de réunion.
  • La mise à jour hebdomadaire du tableau d'affichage sécurité.
  • La diffusion mensuelle d’une newsletter QHSE.

Ces rituels structurent la mémoire collective et ancrent la sécurité dans le quotidien.


III. Impliquer l’ensemble de l’organisation dans la communication sécurité


A. Le rôle clé de l’encadrement

Les managers de proximité jouent un rôle crucial dans la transmission et l’incarnation du message sécurité. Ils doivent être formés à la communication non seulement pour relayer l’information, mais aussi pour écouter, reformuler et soutenir les bonnes pratiques.


B. Encourager la remontée d’informations

Une communication efficace est bidirectionnelle. Il ne s’agit pas seulement de diffuser, mais aussi de recueillir :

  • Les remontées d’événements ou de situations à risque.
  • Les suggestions d’amélioration.
  • Les ressentis ou alertes des équipes.

Il faut donc mettre en place des dispositifs de type "boîte à idées sécurité", QR codes pour signalement anonyme, groupes de parole…


C. Intégrer la communication sécurité dans la stratégie globale

La communication sécurité doit être intégrée dans la politique générale de communication interne. Elle ne doit pas apparaître comme un "à-côté", mais bien comme une dimension stratégique de la performance et du bien-être au travail.


IV. Évaluer l’efficacité de la communication sécurité


A. Mesurer la compréhension et la mémorisation

Par des sondages internes, des entretiens, des quiz ou des tests, on peut vérifier si les messages ont bien été compris et assimilés.


B. Suivre des indicateurs indirects

La qualité de la communication peut se mesurer par :

  • Le taux de participation aux événements sécurité.
  • Le nombre de remontées d’anomalies.
  • Le nombre de suggestions d’amélioration.
  • L’évolution des comportements observés sur le terrain.


C. Réajuster régulièrement

La communication ne doit jamais être figée. Il est important d’ajuster les supports, les formats et les canaux en fonction des retours du terrain et des évolutions internes. L’analyse des retours d’expérience (REX) est ici un levier essentiel.


Conclusion

Faire de la communication interne un pilier de la culture sécurité, c’est choisir de placer l’humain, le dialogue et la clarté au cœur de la prévention des risques. C’est créer un cadre où chacun comprend, adhère et s’implique, dans une logique de progrès continu.

Alors, la question reste ouverte : dans votre organisation, comment la communication interne soutient-elle la culture sécurité ? Quels leviers utilisez-vous pour impliquer chacun durablement ?

#QHSE #CultureSécurité #CommunicationInterne #Prévention #SantéSécurité #ManagementSécurité #SécuritéAuTravail